Page:Ackermann - Contes et Poésies, 1863.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une amour éternelle, on en fait le serment.
         Mais la promesse d’un amant
         Se prend-elle au pied de la lettre ?
D’ailleurs, que peut aux morts tant d’amour profiter ?
         Ce ne sont plus gens à goûter
Les plaisirs que procure une extrême tendresse.
Eussent-ils, vous défunts, mieux tenu leur promesse ?
         Vous me permettrez d’en douter.
Non qu’il ne soit louable à l’amant qui succombe
De garder notre foi, comme on scella sa tombe
De sceller notre cœur. Mais le peut-on toujours ?
J’admets que l’on voudrait clore à toutes amours
Son âme, et n’aimer plus le reste de sa vie.
Mais si sans le vouloir quelque jeune beauté
         Vous en fait revenir l’envie ?
Si cet attrait nouveau vous retient enchanté ?
         Adieu votre fidélité !
         Voilà qu’un charme vous rengage.

Tout le passé ne peut en un jour s’effacer.
Près de l’objet aimé, possible, une autre image,