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D’UNE SOLITAIRE

J’ai logé chez moi bien des sentiments, et, quoiqu’il y ait longtemps que je ne les héberge plus, je me souviendrai toujours qu’ils ont été mes hôtes et que nous nous sommes bien quittés.

Perdu dans l’immensité de l’univers, l’homme semble disparaître, et pourtant c’est lui qui est le dépositaire unique des images, le miroir où viennent aboutir tous les rayons des choses. Le monde n’existe que quand il s’est reflété dans ses yeux, dans sa pensée. Ce n’est qu’en passant par ses sens et son intelligence que la nature se revêt de formes. C’est lui qui a créé la beauté ; il reste même en extase devant son œuvre.