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D’UNE SOLITAIRE

Eugénie de Guérin, comme Mme  de Sévigné, avait au plus haut degré le don de l’épanchement. Ce n’est point assez de posséder la source intérieure, il faut qu’elle puisse couler.

J’ai autant que possible évité de parler de moi dans mes vers. Faire de la poésie subjective est une disposition maladive, un signe d’étroitesse intellectuelle. D’ailleurs, tout poète qui ne pense qu’à lui sera bientôt à bout de chants et de cris. C’est au nom de la Nature, c’est surtout au nom de l’Humanité qu’il faut élever la voix. Ces sources d’inspiration sont les seules vraiment profondes et intarissables.