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CHAPITRE III


M. Ulysse Hyacinthe ne serait-il pas chez lui ?

Arlette a tiré une première fois le pied de biche de la sonnette. Personne ne répond. Elle le secoue à nouveau. La maison est silencieuse.

Elle descend les deux marches et vient au milieu de la rue, comme si la façade pouvait lui révéler son mystère. Pas un rideau des fenêtres ne bouge.

Enfin, au premier étage, une porte claque… Puis une seconde… Le bois vert d’un escalier neuf gémit sous un pas lourd… On perçoit le glissement de deux savates sur les dalles d’un couloir.

Un gros homme, presque chauve, aux favoris jaunes, au nez rond et plat, apparaît. Il a des lunettes, mais il regarde par-dessus, en faisant des yeux blancs. D’un air bougon, qui lui est peut-être coutumier, il questionne :

— Pourquoi avez-vous sonné deux fois ?

— Parce que je désirais parler à M. Hyacinthe.

— Le professeur ?

— Lui-même.

— C’est moi.

Arlette a la force de réprimer une envie de pouffer. Ce malheureux Ulysse est absolument ridicule. Il devait se laver les mains, il a encore les manches de son veston relevées. Son gilet, fermé seulement par le bouton du haut, laisse voir un triangle de sa chemise en flanelle rayée gris et vert.

De sa voix grave, qui faisait frissonner délicieusement Marie et qu’Arlette juge sépulcrale, il demande :

— Qu’est-ce que vous me voulez ?

— De la part de M. le Grand Doyen…