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IRÈNE ET LES EUNUQUES

gesse. Irène y parut avec un superbe cortège. L’empereur Constantin l’accompagnait, suivi de toute la cour, des officiers, des dignitaires. Les hérauts portaient devant eux la couronne adorée par Léon, cette merveille de joaillerie pour l’amour de laquelle il était mort. Afin d’expier le sacrilège, Pharès l’avait enrichie encore des pierres les plus rares qu’il avait pu réunir. Paul en fit un nouvel hommage au Théos parmi l’allégresse des moines et les acclamations populaires.

Le parti militaire jugea que l’orthodoxie scrupuleuse des eunuques le menaçait. Ce fut une créature de l’impératrice, le vieux stratège Elpidios, gouverneur de Sicile, et déjà compromis, qui, le premier, fomenta la révolte.

Dans son gouvernement, il blâma la cérémonie de Noël. Les Siciliens l’approuvèrent excités par les milices. Ils rapportaient immédiatement à l’intervention d’Elpidios les améliorations administratives appliquées selon les ordres de Bythométrès. Et ils offrirent au César-prêtre de le proclamer. Ils se levèrent en armes.

Nicéphore concevait que, si la Despoïna avait entièrement mené à bien son œuvre de répression, le peuple de Byzance pensait avec elle et pour elle, et que, rien n’était qui méritât les hasards d’un soulèvement. Aussi prévint-il, de lui-même, Irène sur les choses de Sicile.

Théophane, capitaine des gardes, aussitôt expédié à Messine pour signifier à Elpidios son rappel, manqua d’être écharpé par la populace. Il dut fuir. Dès son