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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Dès la première inspection des signes fatidiques, ils l’avertirent que, devant révéler d’admirables choses pour le guider à une très haute fortune, ils lui feraient promettre tout d’abord d’accomplir un vœu qu’ils formuleraient ensuite.

Railleur, Léon jura.

— Tu seras empereur !… Voici comment tu agiras pour obéir à ton serment. Dans l’étendue de tes États, tu interdiras que l’on rende les honneurs pieux aux Images dites saintes, ces idoles vénérées par la superstition publique, en une folle abjection, autant et plus que l’idée divine elle-même.

À quelques marques, il connut que ses hôtes étaient Juifs et kabbalistes. Il les congédia, se moquant de leur prédiction…

Ainsi parle la légende. De fait, le pasteur Léon, après certaines difficultés qu’il eut de contenter ses maîtres, suivit une troupe de soldats, au passage. Sa bravoure le porta vite aux premiers grades. Stratège, il acquit la confiance de son armée, conspira et profita, pour sa gloire, de ce désordre politique habituel, durant lequel cinq empereurs périrent de mort violente dans le Palais Sacré de Byzance, depuis Héraclios.

La prédiction se réalisa.

Stupéfait de sa fortune, lui ne faillit point à tenir son serment. Du moins, candidat des mercenaires pillards qui, par crainte d’anathème ecclésiastique, n’osaient trop voler les icônes de métal précieux peuplant les églises, ce lui valut une immense popularité de pro-