Page:Adam - La Morale des sports.djvu/182

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latin qu’en français. Bien des dames savaient le grec. Et cependant jamais les hautes classes ne s’adonnèrent plus aux desports. Tournois et jeux de bagues occupaient les heures de la jeunesse. L’art de l’escrime atteignit alors son apogée. Point de goujat qui ne connût les délicatesses des feintes compliquées et des ripostes inattendues. L’équitation devint, en ce temps, une science conjointe à l’anatomie et à la mécanique des muscles. Il faut lire, dans les ouvrages illustres de M. Hanotaux, quelle éducation physique et spirituelle reçut en même temps le jeune Armand du Plessis, futur cardinal de Richelieu. On ne sacrifiait pas le corps à l’âme, ni l’âme au corps. On professait que l’intelligence érudite promet à la vie toute clairvoyance, les plaisirs de mille curiosités, le pouvoir de juger les hommes et les conjonctures, de se déterminer promptement, mais aussi que la confiance de l’esprit dans ses gestes, dans la vigueur de ses muscles, dans l’adresse de ses membres procure un caractère hardi, loyal et volontaire. Aujourd’hui les Nord-Américains ont restauré ces principes d’enseignement. Les nouvelles générations de Yankees ne séparent plus l’idée de l’action. Toute pensée, si haute soit-elle, s’exprime, pour eux, en actes positifs. L’artiste se veut tout à l’heure fabricant de meubles, de vaisselles, d’orfèvreries. Le philosophe entend utiliser ses connaissances psychologiques pour convaincre et associer à ses espoirs de nombreux actionnaires. Le chimiste se promet de découvrir un nouveau procédé de teinture, un explosif qui percera des tunnels, éventrera les montagnes, découvrira les filons souterrains. Le physicien travaille afin d’adapter les ondes hertziennes au transport de la force saisie par les turbines sous les