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la morale des sports

à l’architecture d’autrefois. Les toiles anciennes nous montrent les occupations et les allures des citoyens défunts par qui la contrée prospéra. Les monuments nous touchent de leurs saillies. Les pierres nous crient leur histoire. Les magnificences des champs mûrs, les contours des collines bleuâtres, les frémissements des bois, collaborent avec la lumière pour nous présenter, d’instant en instant, une nouvelle et magnifique effigie des forces qui dirigent nos passions et nos pensées. Le vent nous chante ses poèmes tragiques ou bénins. Les paysans nous rappellent par le geste libre de leurs travaux toute la longue épopée des peuples qu’ensanglantèrent les désirs de richesse et de liberté. Les amours soupirent derrière les haies propices. Les haines et les intérêts guettent dans l’ombre des porches. Ainsi tous les arts se précipitent au-devant de notre course. Ils se livrent à nos imaginations fécondes.

Ô voyageurs ! ne nous dérobons jamais à leur invite ! Soyons asservis à nos yeux esthétiques, à nos oreilles musiciennes, à notre mémoire littéraire. Ce n’est pas nous seulement que nous accroîtrons en jouissant de cet heureux esclavage ; ce n’est pas seulement mille vies neuves que nous ajouterons à nos vies quotidiennes, ce sera la force future de la patrie et de l’humanité que nous préparerons en améliorant davantage la vigueur de nos esprits et la solidité de nos caractères. Alors viendra vers nous le salut de la victoire.