Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/146

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LE sEm>E1·:·1: Nom _ Mt La pauvre épouse se précipita derrièrelui, et l’ac- _ cabla de questions. Ils sortirent. Jeinotai que ma- · dame Hélène esquissa, pour les suivre, un mouve- ment. Elle raisonna même avant d’admettre ses motifs` de rester. Cela lui coûta certainement; car, dans son impatience et sa distraction, elle dut se rattacher en- core les cheveux par un geste fébrile et machinal. Voulant approfondir le sens de cette émotion très visible, j`0bservai que, si Goulven prenait de la ' strychnine, c’était qu’il avait lecœur affaibli. Les- vitesses de la bicyclette accélèrent fâcheusement le · jeu de cet organe, et l’épuisent. Il eût été `préférable que le docteur fît ses visites en voiture, surtout par la tempete. —- Il serait préférable, en effet, —me répondit-elle avec colère, —— il serait préférable que toute sa vie changeât !... · Je tlairai que son but était de rouvrir la discussion. · Je m’y fusse montré trop à. mon désavantage, pour ne point perdre auprès d’elle le reste de mon prestige. Aussi je me souvins de ma correspondance en retard, et je fus dans mon appartement. ’ " - N’oubliez pas votre Compagnie,... du moins! Et parlez de lui! ' Elle renforça la valeur de ce pronom par la ten- dresse la plus mélodieuse de sa voix. En montant l’escalier, je me permis de croire qu’elle pourrait, un jour, aimer le mari de sa cousine, et que ce sournois l’avait émue. Mais, de ma fenêtre, j’aperçus, au milieu de la route, l’épouse immobile, à quelque cent metres de. la maison. Elle regardait, sous la pluie qui recom- mença, la fuite du cycliste, le long du port a sec,