Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/161

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156 LE ssiwuirr Nom veut que la petite Gilberte glane inconsciemment de la science et de la morale. C’est une tentative qu’il faut approuver, en un temps ou l’éducation des en— fants est bien faussée, ou ils sont élevés a la ma- nière des malfaiteurs, sous prétexte de laisser agir la nature... Elle continua l’apologie. J_’estimai l’instant peu A propice a mes suggestions. La belle-mère de ma- V dame Hélène survint. Elle guidait les salutations dei · » l’enfant qui se montra revêche a mon égard.'J’ignore pourquoi cette petite péronnelle court vêtue m’a tou- jours craint. Seule avec moi, elle prend l’air'maus- sade, se perche sur une chaise, et feint de feuilleter les vieux in-folio a gravures du xv11° siècle. Inutile- ment j’use de jovialité ou de pédantisme: elle demeure triste, gênée, sournoise. -Aussi bien je n’ai que faire de son amitié. A—t-elle deviné` que j’entreprends de séduire sa mère? lies iillettes ont de ces intuitions précooes. Peut—être est—elle jalouse, soit des atten- tions que mad_ame Hélène me témoigne, soit des bons jugements qu’a mon insu l’on porte sur moi dans l’apparteme·nt`du premier‘?... A moins que la vieille dame n’y déblatère sur mon compte au point de me rendre odieux à cette jeune pimbêche! Quelle que fût son antipathie pour moi, M"" La Revellière l’obligeait, d’ailleurs, a me marquer de la déférence. Aussi j’ai, pour cette dame, pour son . visage sanguin et sa perruque de cheveux gris, calamistrés, ondulés à Vaméricaine, une indulgence qui va s’augmentant chaque jour. Vieille Parisienne, elle ne sourit pas moins que moi, lorsque sa bru, par des phrases de sonnet, étonne les Goulven. Ce matin- là, malgré mon grand désir de plaire définitivement ii `