Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/286

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. un ssnrsur Nom 281 Cette seconde phrase fut presque désagréable. Je détrompai l’amoureuse: je lui prouvai que je ne possé- dais pas d’argent liquide, que mes petits capitaux étaient bloqués dans des entreprises naissantes, que je faisais construire et que cela mangeait à l’avance tous mes gains, que mes entrepreneurs conservaient plu—l sieurs de mes traites échues déja, que j`étais s_ans ressources immédiates pour les retirer de leurs mains. Elle m’ordonna d’emprunter. Je lui répondis que n’ayant pas de garanties immobilières, je ne persua- derais personne... Certes, j’aurais pu prêter ai notre . ami, cinquante, cent louis... A quoi bon? C’était trop peu. Quinze à vingt mille francs étaient indispensables pour sortir de Keryannic aprés avoir payé les dettes hurlantes, et pour se faire héberger dans les hôtels de l’Engadine, un an, avec sa femme. Sa femme!... Ah! sa femme!... · · _ Je tis claquer ma langue de manière a insinuer que la vie du docteur était entravée par le lien de son absurde mariage. Madame Hélène parut ne pas entendre. Apres s’ètre assurée qu’on ne guettait pas nos paroles, elle me dit tout bas qu’elle me conlierait la somme. Il me suffirait de faire croire a nos hôtes que la Compagnie des Produits pharmaceutiques se q décidait. Ensuite je leur verserais les vingt mille francs de leur cousine, au nom de mes administrateurs. D`avoir inventé cet artifice, la veuve connut une sorte de joie. Son masque de gorgone se détendit. Une lueur des yeux changea l’expression de sa personne. Ses mains longues soulignèrent ses paroles par des gestes précipités. ‘ Je n’eus cependant que peu de peine a la convaincre d’erreur. Elle comprit aussitôt que Goulven remercie- - 16.