Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/381

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I « ·3"76 " LE snnrewr Nom chapeau vacillait. La vieille dame s’occüpa de l’enfant. La procession s’introduisit dans le sanctuaire exigu, crépi de chaux. Dehors, la foule se prosterna ° contre la muraille que troue la lucarne quadrilobée par on s’exhale la voix de l’officiant. Toutes les tetes s’inclinerent, et les chevelures luisirent,.arrondie's sur les crânes, entre les coins de pourpre et d’argent qui décorent les bonnets. Une jeune femme priait avec une ferveur insigne. Ses yeux cillaient selon le . rythme _des litanies que récitaient ses levres char- nues. Sur le chapelet de_ corne elle avait joint ses , mains gourdes et poilues de blond. De ce lourd vi- sage, de ces bajoues rouges, de ce nez court, de ce frontmiroitant, du corsage noir, des rosaces et des rectangles en soie jaune `ornant ies manches, une telle image de ferveur ancienne se composait qu’on admettait qu'elle fût angélique, en dépit des souliers ferres relevant le velours et le drap de la jupe. Soi- gneusement, madame Helene la dessina sur un album. Et le docteur se rapprocha. Le vent ajustait la robe d’alpaga gris au corps de son amante. : Mm" Goulven fut s’agenouiller aux côtés de cette Bretonne d’enluminure. Bien que l’une parut mince et nerveuse, leurs silhouettes s`adaptèrent. Au pastel, madame Hélène les nota. Le profil râpeux de la paysanne débordait le proül gris de M“‘° Goulven, comme, sur les médailles à deux efûgies, celle du fond déborde la principale. L’identité de leurs pos- _ tures, de leurs bouches priantes, de leurs vêtures également sombres, encore que de coupe dissem· blable, s`inscrivit malicieusement sur la feuille que · nous admirions autour de la dessinatrice. Crayon- nant le chapeau en paille de l’épouse, elle lui donna