Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/122

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que les juifs allemands avaient à faire en France pour la préparer à toutes les défaites.

Détruire peu à peu nos admirations pour les choses élevées et sacrées ; tarir la source de nos inspirations, de ce qui fait la France française ; rendre grotesques les dieux grecs, nos initiateurs artistiques et littéraires ; faire Orphée aux Enfers ; ridiculiser plus tard les militaires dans la Grande Duchesse, tandis qu’à Berlin on réveillait toutes les légendes, on exaltait la revanche de la guerre du Palatinat et d’Iéna !

Mme d’Agoult m’en voulut d’avoir si peu goûté le plaisir anti-grec qu’elle avait désiré me voir prendre, mais Ronchaud plaida ma cause et vint un jour me conseiller d’aller la surprendre à l’heure de sa promenade dans l’avenue de l’Impératrice. J’y allai et la trouvai avec Tribert, retour d’un voyage dans cette Italie dont il était amoureux, et qu’il visitait pour le moins une fois l’an. Mme d’Agoult partageait l’amour de Tribert pour l’Italie, mais elle le trouvait exclusif et lui reprochait sans cesse ce qu’elle appelait ses turlutaines anti-allemandes.

« Préparez-vous à l’invasion, répétait encore ce jour-là Tribert ; l’empire, c’est l’invasion ! Bientôt il ne sera plus temps de nous en garer. L’Allemagne s’unira un jour tout entière contre nous. Que la France soit sincèrement et complètement l’alliée de l’Italie. Qu’elle n’ait de sympathie que pour elle, car elle est véritablement sa sœur de race. L’entente complète avec