Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/166

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secrétaire intime, s’indignait des façons de dire de Mme de Pierreclos.

« Je dis et ne fais point, » repartit un jour la haute dame, en réponse à une observation un peu dure de sa sœur.

Mme de Lamartine se bouchait les oreilles aux libres propos de Mme de Pierreclos, ou ne les comprenait pas. M. de Lamartine disait en souriant :

« Il y en a toujours eu une comme elle dans ma famille. Autrefois, d’ailleurs, c’était moins rare. Une seule chose me choque, ce qui est grossier, mais le sel gaulois me plaît assez, quand j’écoute. »

M. de Lamartine écoutait si peu !

C’est Mme de Pierreclos qui me conta cette scène, outrée contre sa sœur. Elle avait en moi grande confiance. Je l’ai beaucoup aimée, comme une amie très sûre, et elle m’a beaucoup amusée.

À sa mort, nous avons essayé de réunir ses lettres ; mais sa fille, Mme de Parceval, désirait qu’elles ne fussent pas publiées. Chose curieuse, sans la vision en nos esprits de Mme de Pierreclos vivante et parlante, l’actualité du récit ayant disparu, il restait peu de choses, et le public n’eût ni cherché, ni trouvé.

Je reviens au bal O’Connell. Adam-Salomon s’était fait connaître par un très beau médaillon de Charlotte Corday. 11 choisit pour lui le cos-