Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/196

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coups de plume que les deux « Louis » se portaient ! Tout le monde lisait les polémiques de Jourdan et de Veuillot, qui faisaient, de part et d’autre, grand honneur aux lettres françaises.

De ce jour date mon amitié pour Louis Jourdan ; il a été parmi mes plus intimes, car on ne pouvait connaître Louis Jourdan sans le chérir.

Au moment où Edmond About nous quittait pour aller place Vendôme, Mme Yilbort nous invita tous à passer une journée à Neuilly, où elle avait une charmante maison de campagne.

L’amnistie est fort discutée ; mais tous ceux qui oublient leurs rancunes voient avec joie la fin de la tyrannie, la possibilité du retour au régime parlementaire, et y applaudissent.

Girardin s’en va répétant que Napoléon III est le premier libéral de France, bien mieux, un révolutionnaire ! qu’on en a la preuve par son expédition d’Italie. Beaucoup de députés, jusque-là très dévoués à l’Empire autoritaire, déclarent que le moment est venu de « compter avec la démocratie ». Émile Ollivier, les petits Olliviers, disent solennellement que l’heure a sonné de faire « la poussée libérale ». Le prince Napoléon se bat contre « la réaction impériale » et l’on annonce la fondation d’un journal dirigé par son porte-parole, Ad. Guéroult. Le titre du journal circule même déjà : L’Opinion Nationale. Vilbort, Ed. About, Sarcey de Suttières, Ch. Edmond, doivent en être. Mme Vil-