Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce fut à propos de Mon Village et des nombreux mots de vieux français qu’il y trouva, que Littré, en me questionnant sur certains mots du patois picard, me dit que son ambition était de faire un grand dictionnaire français.

Parmi les nombreuses lettres que je reçus à propos de Mon Village, il s’en trouva une très flatteuse d’Edmond Adam. J’y répondis fraîchement, mais cette réponse, loin de le décourager, sembla l’autoriser à m’écrire à nouveau sous différents prétextes et, bien mieux, à venir me saluer et causer avec moi un soir que j’étais au théâtre avec Mme Fauvety, qu’il connaissait, il est vrai.

Il osa s’informer de l’heure où l’on pouvait me faire visite. Je ne lui répondis pas.

« Adam est l’un des républicains que nous honorons le plus, Fauvety et moi, me dit Mme Fauvety ; Renouvier, si vous lui en parlez, vous dira qu’en dehors des grands exilés et depuis la mort de Cavaignac, Hippolyte Carnot, Jean Reynaud, Edmond Adam, sont ceux qu’il estime de façon particulière et qu’il appelle le « trio moral ».

Quoique Edmond Adam continuât à me déplaire et à m’inquiéter par sa persistance, je ne pouvais cependant pas me sentir blessée de voir un homme dont le caractère avait cette valeur me témoigner une aussi flatteuse sympathie.

Quand je revenais auprès de mon père, il me questionnait toujours curieusement sur les