Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous ne connaissez pas nos paysans de France. Il n’y en a de tels dans aucun pays. L’homme de la terre est façonné par la terre, autant qu’il la façonne ; il faut les aimer en même temps tous les deux.

— Vous m’impatientez, petite Juliette.

— Pardon d’avoir de vilains goûts et des goûts de vilaine, madame la comtesse. »

Je recevais un léger coup d’ombrelle ou quelque chiquenaude, quand je me permettais ces incartades de langage, mais Mme d’Agoult, à qui l’indépendance d’esprit ne déplaisait pas, car elle était sincèrement et hautement libérale et tolérante, souriait, et c’était fini… pour recommencer.

De Ronchaud avait interrompu sa villégiature de Lupicin par Claude pour affaires sérieuses. Passant quelques jours à Paris, il trouva le moyen de disposer de quarante-huit heures et d’apporter les dernières nouvelles à Mme d’Agoult.

Prévost-Paradol avait quitté les Débats.

Son succès allait croissant à la Presse, où l’on s’arrachait ses articles. Le gouvernement et les impérialistes étaient furieux.

Le baron de Heckeren, rencontré par Ronchaud, qu’il connaissait de vieille date, lui dit à propos de Paradol :