Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/30

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Mon père se disait inquiet seulement ; or, connaissant beaucoup de choses que j’ignorais, il était déjà épouvanté, je le sus longtemps après, du zèle que mettait M. La Messine à réaliser l’une de ses formules favorites : « Aider à la corruption sociale pour qu’il en sorte au plus tôt une végétation nouvelle. »

Paris ! « l’étape ascensionnelle qu’il faut franchir », m’avait tant de fois répété ma grand’mère. « Paris ! le minotaure qui dévore ses victimes, sans qu’un cri s’échappe du labyrinthe », disait mon grand-père.

Paris ! j’étais à Paris, en pleine Exposition universelle. Vingt mille exposants, appartenant à trente-six nations, évoluaient sur cinquante mille mètres de superficie, étalaient au Palais de l’Industrie les merveilles des produits et des richesses de leur pays et de leur art pratique sous toutes ses formes.

Je me répétais les chiffres qu’on colportait, et, seules, mes impressions d’enfant éprouvées en face de la mer pouvaient se comparer à ce que je ressentais. Il est impossible de se figurer l’ahurissement d’une provinciale venant à Paris pour la première fois, à la vue de la quantité de choses insoupçonnées qui surgissent à ses yeux.

L’un de nos amis, ayant assisté à l’ouverture