Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/309

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la griserie, tu comprends, celle qu’on trouve chez toutes les filles. Je l’injuriais, je l’accusais de ne pas vouloir. Elle me prêchait avec des paroles douces, elle me rendait fou, tu comprends, je l’aurais tuée. Le lendemain, elle me faisait entendre que j’étais indigne d’être l’amant d’une femme, que je n’étais fait que pour les filles, et j’en convenais, et nous pleurions tous les deux sur moi ; tu sais tout, Hetzel, tu sais tout ! »

« Etant l’ami de Musset, je n’ai parlé de ses confidences qu’à Mme Sand, mais depuis Elle et Lui je les redis à qui veut les entendre. Ceux qui l’accusent, Elle, sont odieux, car elle a bravement enrayé par l’amour ce que j’ai, moi, durant plusieurs années, enrayé par l’amitié, l’avilissement de son génie par le vice !

— Hetzel, répétez cela, m’écriai-je ; répétez-le sans cesse : qu’on blâme Mme Sand, mais qu’on ne la salisse pas ! Je la sens si loyale, si honnête homme. Qu’elle sache que je ne l’ai jamais laissé accuser d’un vilain acte devant moi.

— Ecrivez-le-lui, ma chère enfant. »

J’écrivis à George Sand ce que j’avais dit à Hetzel.

Un volume nouveau de Proudhon, La Guerre et la Paix, me suggéra la pensée de refaire une édition de mes Idées anti-Proudhoniennes, que