Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/332

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la France reconnaît le royaume d’Italie trop tôt et sans garantie ; les négociations avec Cavour auraient eu un autre caractère. »

À l’un des soirs de Daniel Stern, tout le monde parle de l’évacuation de la Syrie par les troupes françaises ; mais nul parmi les plus anti-cléricaux, même Peyrat, ne blâme l’expédition. Pour Littré, qui le dit nettement, pour Carnot, la France ne pouvait admettre la déchéance de ses traditions en Orient. Dupont-White est approuvé par nous tous, sans qu’une voix lui réplique, lorsqu’il dit qu’il ne faut pas faire entrer la politique là où il n’y a pas d’autre influence que celle de la tradition.

« Allez parler aux Syriens, continue- t-il plaisamment, de l’importance des livres de M. Dupont-White sur la Centralisation, sur l’Etat : ils croiront que vous leur parlez chinois. Nous devons soutenir n’importe quel gouvernement qui comprend l’importance de la protection des chrétiens d’Orient, ajoute Dupont-White, et il semble que la solution actuelle du contrôle des puissances soit la meilleure de toutes pour empêcher le renouvellement des massacres périodiques. »

Renan entre, et Dupont-White l’interpelle.

« Dites donc, Renan, vous qui avez été deux fois en Syrie, trouvez-vous que les décisions prises à cette heure soient bonnes ?

— Très bonnes, elles feront cesser les massacres, certainement.