Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’étonne plus qu’on croie à des au-delà, quand déjà la vie méditerranéenne est si lumineuse auprès de celle du boueux Chauny ou du brumeux Paris.

« Je reconnais à chacun, me disait Jean Reynaud, le droit de régler souverainement son for intérieur, c’est la première des exigences : croire ce qu’on veut à la condition que la conscience porte à améliorer, à édifier, à régénérer, à élever avec piété, ce qu’on croit. Il y a trop de poésie et pas assez de hauteur divine dans votre religion païenne, » ajoutait-il.

Les lettres de reconnaissance passionnée que leur écrivait mon père avaient touché le cœur de M. et Mme Jean Reynaud, et vraiment ce ne fut pas une simple amitié qu’ils éprouvèrent pour moi : n’ayant pas d’enfants, ils m’adoptèrent.

Quoique séparé d’Enfantin avant la montée de l’ÉEole à Ménilmontant, Jean Reynaud, dans le procès fait aux saint-simoniens pour attentat à la morale publique, fut condamné à la prison, parce que son nom figurait, à son insu, dans une lettre collective des défenseurs d’Enfantin et de ses quarante fils.

Pierre Leroux et lui fondèrent l’Encyclopédie nouvelle, et ce sont les articles publiés dans l’Encyclopédie que Jean Reynaud réunit dans Terre et Ciel, volume condamné par le concile de Périgueux. Député de la Moselle, il devint sous-secrétaire de Carnot à l’Instruction Pu-