Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/401

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tères et leur mise en valeur, situations, action, moralité, etc., etc., tout est admirable, admirable. » Vous l’entendez, d’où vous êtes, dire cela, j’en jurerais.

« Vous savez, ma chère Juliette, que j’ai l’horreur de la musique italienne, mais il se trouve que je raffole d’une chanteuse extraordinaire, la Patti, qui a débuté le mois dernier dans la Somnambule. C’est du gazouillis d’oiseau. »

Je rencontre Mérimée, qui sait la nouvelle, d’ailleurs officielle, de la reprise de la Presse par Girardin :

« Il l’a, me dit Mérimée, rachetée au quart de ce qu’il l’avait vendue à Millaud. L’opposition de Girardin ne peut inquiéter l’Empire, au contraire, puisqu’il est l’inventeur de l’opposition constitutionnelle. Et puis il va peut-être un peu les secouer, leur donner du cœur au ventre ; ils en ont besoin. »

Je lui demande en riant, mais brusquement, si l’empereur subventionne les journaux d’opposition « constitutionnelle ». Mérimée me répond solennellement : « L’Empire, madame, ne subventionne personne, c’est bon pour les Républiques. »

Ma vie se passe à terminer Mon Voyage autour du Grand Pin, que je soumets, chapitre par chapitre, à Jean Reynaud, et à continuer l’éducation de ma fille si merveilleusement commencée par mon père. Le Midi réveille-t-il en