Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/423

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Mme Jean Reynaud m’embrasse, Jean Reynaud me dit :

« Mauvaise tête, bénissez Dieu qui vous protège. »

Moi je pense :

Apollon me conseille et m’assiste.

Quand je quitte Bruyères pour rentrer à Paris, y laissant cette année-là André, à cause du jardin, des ouvriers, des meubles à recevoir, tout est en bonne voie.

Alice, en partant, envoie des baisers à son jardin, à sa maison et crie :

« Au revoir, mon Bruyères ! »

Jean Reynaud a eu beau écrire à mon père : « Vos filles sont comme les fleurs que le soleil fait renaître. Malgré votre expérience médicale, vous ne pourrez croire, en les voyant, à l’efficacité et à la promptitude du remède ; c’est pour elles deux la terre du soleil », mon père n’en peut croire ses yeux quand il nous revoit.

Le chemin de fer partant maintenant de Cannes, et quoique nous ne nous soyons pas arrêtées à Oullins, impatientes « de raconter Bruyères », nous ne sommes pas du tout fatiguées. Et quelle mine bronzée, quel appétit !

Je me blanchis un peu à Chauny , et j ’ai moins l’air d’une taupe quand j’arrive enfin à Paris, heureuse de revoir mes amis, de prendre langue,