Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/469

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en Prusse, lorsqu’il représentait son pays à Paris « un personnage moquable ». Hélas ! on verra l’homme à l’œuvre, il est plus que dangereux, il est effrayant !

— Je m’inquiétais de la besogne que font les agents juifs allemands à Paris, dit Toussenel. Je comprends très bien qu’ils nous déchiquettent moralement, avec des blagues sur ce que nous respectons, et avec des attendrissements sur l’humanité entière pour réduire à rien notre amour de la France. Est-ce que vous croyez qu’un Vallès invente tout seul des mots comme celui que je lui ferai, quelque jour, rentrer dans la gorge : « Ce mouchoir de couleur appelé drapeau ! » Quelqu’un en veut à notre race, à notre caractère, à notre héroïsme, je le sens, je le vois, j’en constate partout les indices, mais je ne savais pas bien qui était ce quelqu’un. Vous dites, Nefftzer, que c’est la Prusse. Vous n’aurez pas perdu votre temps. Vous avez averti un patriote qui n’a pas froid au cœur. Merci ! »

Toussenel prononça ces derniers mots avec une émotion contenue qui nous impressionna.

Peu à peu les idées de Nefftzer sur la politique extérieure faisaient leur chemin en moi. Certaines lectures me devenaient des preuves.

Mon vieil ami si cher, Arlès-Dufour, « le Père », avait pour l’Allemagne une admiration qui me fut comme un avertissement.

« Leipzig vaut pour vous Lyon, lui dis-je un