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rans de 1848, prêchait l’abstention, disant qu’on ne pouvait condamner la violation de serment de Louis-Napoléon qu’à la condition de ne pas admettre qu’on pût soi-même violer le sien. Cavaignac, Hippolyte Carnot, Garnier-Pagès, Bastide, Arnaud de l’Ariège, Corbon, Charton, Goudchaux, Laurent-Pichat, Eugène Pelletan, Jean Reynaud, Jules Simon, Vacherot, signèrent le manifeste aux Parisiens.

Darimon, et naturellement Émile Ollivier, s’appuyaient sur le volume de Proudhon publié après le Deux-Décembre : La Révolution sociale démontrée par le coup d’État.

Dans cet ouvrage, le grand polémiste déclarait que les partisans de la légitimité peuvent refuser la prestation du serment parce que pour eux le serment de Vasselage lie d’un lien unilatéral et personnel celui qui prête le serment à celui qui le reçoit.

En 1857, M. Proudhon continuait sa campagne démoralisatrice. « J’avoue, disait-il, que je ne puis comprendre tant de scrupules chez un républicain, et les raisons de MM. Cavaignac et Carnot ne m’ont point convaincu. Le serment, pour un républicain, n’est qu’une simple reconnaissance de la souveraineté du peuple en la personne du chef de l’État, par conséquent un contrat synallagmatique. »

Proudhon concluait que les républicains pouvaient parfaitement prêter le serment.

Cependant personne, pas même lui, n’eût