Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/98

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ce n’était vraiment « pas trop mal », qu’il aurait plaisir à le signer de son nom à lui, quand la première édition serait épuisée.

« La plaisanterie est désagréable, répliquai-je.

— Pour vous, peut-être, pas pour moi. La loi m’autorise à me mettre en possession de ce qui ressort de la communauté. Tout travail de la femme appartient au mari. » Et il signa, comme il le disait, la deuxième édition chez Dentu, aucun texte de la loi française ne l’en empêchant. Encore aujourd’hui cela se peut. Taride en fut révolté et se désintéressa du livre. Dans la presse cette « plaisanterie » n’eut aucun écho.

Il vint chez moi une très belle jeune femme enthousiaste de mon volume, qui se dit ma cousine. Elle était belge et sa famille alliée à celle de mon arrière-grand-oncle, le conventionnel Seron. Elle s’appelait Mme Vilbort. Son mari, correspondant du Précurseur d’Anvers, auteur d’œuvres dramatiques estimées, collaborait au Siècle, qu’il renseignait sur les nouvelles étrangères. Elle m’invita à dîner pour la semaine suivante et je me liai chez elle avec Charles Edmond, le Polonais, l’un des révolutionnaires slaves de 1848, écrivain dramatique distingué, rédacteur à la Presse. Son dernier livre, très remarqué : Un Voyage dans les Mers du Nord, avait eu grand succès. Il s’était battu en Grimée contre la Russie. L’amitié de Charles Edmond