Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

infinies à faire représenter sa Vestale en 1807. On peut encore se rappeler quelle sensation excita l’apparition de cet ouvrage. Fernand Cortez fut moins heureux ; ce ne fut même qu’à sa reprise, en 1816, que la réussite en fut complète.

Spontini quitta bientôt Paris pour aller diriger l’opéra de Berlin. Le peu de succès de son dernier ouvrage, Olympie, pouvait faire supposer que son génie s’était épuisé dans ses deux premiers ouvrages, et cette perte ne fut que médiocrement sentie.

Cependant l’art du chant, qui avait fait de grands progrès en France, était resté complètement stationnaire à l’Opéra, et l’on y chantait il y a dix ans absolument de la même manière que quarante ans auparavant, Rossini, arrivé depuis peu à Paris, et engagé à écrire pour notre Opéra, exigea avant tout qu’on lui donnât des chanteurs qu’on pût faire chanter, et l’on fit débuter Mlle Cinti.

Ce fut le premier pas vers la révolution qu’opérèrent à ce théâtre le Siège de Corinthe, le Comte Ory, Moïse, les débuts de Levasseur, la retraite de Derivis père et les progrès d’Adolphe Nourrit. M. Auber donna la Muette, et le succès de cet ouvrage fut immense ; Guillaume Tell fut moins heureux à son apparition, mais aujourd’hui, toutes les beautés de ce chef-d’œuvre sont appréciées et le public ne peut se lasser de l’entendre.

En 1830, l’Opéra subit une grande révolution administrative. Cessant d’être exploité par le gouvernement, il devint l’objet d’une entreprise particulière.