Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/256

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sera insuffisant dès que les complications arriveront : ce système ne pourra, d’ailleurs, s’appliquer qu’à une partie isolée, mais il serait inadmissible pour la partition, où vingt et quelquefois trente parties réunies en accolade doivent être embrassées d’un seul coup d’oeil et lues comme une seule ligne, quoique écrites sur vingt ou trente lignes différentes. Il faut, pour cette opération si rapide, que l’œil soit frappé par un dessin : des chiffres ou des signes uniformes ne pourraient jamais remplir ce but.

Rousseau renonça momentanément à un système qu’il vit généralement repoussé. Il publia néanmoins le mémoire à l’appui, sous le titre de : Dissertation sur la musique moderne. Il ne fut guère lu que des gens spéciaux, et n’eut pas de retentissement.

Jusqu’à présent la musique, qui avait occupé une si grande part dans la vie de Rousseau, ne lui avait causé que des déboires et des déceptions. Nous allons le voir bientôt lui devoir ses premiers succès, et un succès si éclatant, qu’il suffira, malgré la brièveté de l’œuvre, pour faire classer son auteur parmi les musiciens les plus favorisés et les plus populaires.