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l’Auberge d’Auray, en société avec M. Caraffa, le finale du troisième acte de la Marquise de Brinvilliers, et la musique d’Astolphe et Joconde, de la Somnambule, de Lydie et de la Belle au Bois dormant, ballets. Dans ce genre de musique, Hérold n’avait pas de rival. Tous ceux qui feront de la musique de danse chercheront à la faire aussi bien que lui, aucun ne pourra la faire mieux. Joignez à cette nomenclature un grand nombre de pièces pour le piano, dont plusieurs ont eu un grand succès.

On a donné depuis la mort d’Hérold un opéra (Ludovic), où il avait esquissé quelques morceaux, parmi lesquels il faut citer la ronde : Je vends des scapulaires. Le reste de cette partition appartient en entier à M. Halévy, qui a fait preuve d’un grand talent dans cet ouvrage où il y a des morceaux de maître, entre autres, le quatuor du premier acte et le trio du deuxième.

Hérold était d’un caractère naturellement enjoué ; sur la fin de sa vie, il était cependant devenu un peu mélancolique : il rêvait un nouveau voyage en Italie, que la mort ne lui a pas permis d’effectuer. Quoique à l’époque où il donna ses premiers ouvrages, les partitions se vendissent fort peu, il avait vécu avec tant d’économie qu’à l’époque de son mariage, il y a huit ans environ, il était déjà possesseur d’une somme assez considérable. Ce fait est d’autant plus à remarquer que Hérold, ainsi que la plupart des compositeurs de notre époque, ne reçut jamais aucune faveur du gouvernement. Il avait été longtemps accompagna-