Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
LE BAISER

même la plus banale, contenait un paradis d’aveux et d’espoir ! Ah si elle n’avait pas été infirme, quel joli rêve, quelle Assomption ? Avec des tendresses dans les yeux, des douceurs sur les lèvres, il lui aurait dit : Je suis celui que tes vœux vaguement attendaient. Nos cœurs se sont rencontrés au détour du sentier parmi les oiseaux et parmi les fleurs. Dieu sait la profondeur de mon amour. Viens, je t’emmènerai loin d’ici… Nous semblerons plus hauts que les anges d’or, sur les campaniles… l’empire du monde appartient à ceux qui mutuellement se sont créés !

Comment lui avouer ces choses ? Des sonnettes claires tintaient dans la nef. Le sacrifice continuait. Lentement l’orgue à nouveau frissonna, accompagnant les répons. Puis le silence, le prêtre allait monter en chaire. Jacques se rappela les explications admiratives du sacristain :

Elle improvise, monsieur, comme çà, avant