Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
APOTHÉOSE

zia, erra de nouveau sur la place Saint-Marc. Il éprouvait un sentiment si étrange de solitude et de chagrin qu’il se dirigea vers la basilique pour y prier comme un enfant. Il pénétra dans l’atrium dont les voûtes bosselées d’or s’éclairaient de reflets et de lueurs. Il pénétra dans l’atrium en même temps que quelques-uns des oiseaux, et sentit au-dessus de sa tête et parmi les mosaïques précieuses passer la douceur de leur vol. Puis il dépassa le porche dont les pierres semblaient soulevées par les siècles et entra. Un long rayonnement clair fusait par l’ogive centrale, celle contre laquelle s’érige le quadrige rapporté d’Orient par les Vénitiens victorieux. Et tout d’abord Jacques ne vit, dans ce rayonnement que des éclairages d’émail et de mosaïque et de ciselures qui rutilaient. Comme une fleur mystérieuse, le luminaire du centre découpait sa triple croix grecque dans ce sillon de soleil. Au fond, le chœur apparaissait, avec sa galerie merveilleusement à jour, ses