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LE RENDEZ-VOUS AU CLOITRE

n’était changé ! Tout souriait, tout vivait, et le ciel était claire comme d’habitude. Autrefois, Jacques, en lisant ses premiers romans, concevait, autour du héros malheureux, le paysage associé ses peines. Tantôt la forêt profonde le berçai de ses branches et se faisait plus triste, plus mystérieuse pour l’apaiser. Tantôt les vagues s’alanguissaient vers le rivage et chantaient aux oreilles de l’amant, je ne sais quel rythme étrange et vaguement obsesseur. Tantôt l’aventure finissait par un orage terrible où les éclairs bleuissaient les larmes de celui qui pleurait. C’est si bon, lorsqu’on du chagrin de sentir autour de soi la pitié des choses !

Rien, rien. Le matin, insolemment, éclatait des nuages nocturnes comme une sorbe mûre. Il y avait des chansons et des oiseaux, de la joie… du soleil. Oh la tristesse affreuse de ces joies, de ces étincelles. Avez-vous souvenance d’un enterrement en été ? De ces convois blancs qui emportent les jeunes filles lors-