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AGONIE

naire et non humaine. La voir une fois encore. Oh ! les senteurs étouffées de fleurs, de larme, de cantiques. Mais elle n’allait pas mourir, mais elle ne pouvait pas mourir ! Il eut choisi la torture la plus effroyable, un feu brûlant pour lui tenailler les muscles. Jacques se dressait en tumulte contre des ennemis imaginaires, contre les ennemis sous lesquels Contarinetta succombait. La vie, la vie ! Le soleil l’illuminait de sa gloire. Des vestiges l’assaillirent. Alors il se laissa tomber sur son lit plus faible qu’un enfant. Il sentait la nécessité de partir, de partir vers cette Venise qui, maintenant, lui faisait l’effet d’un gouffre plein de supplices. Et il était incapable de mouvement, brisé par l’affreuse nouvelle, anéanti par toute la douleur inavouée de ses pressentiments, pareil à ces visions dans lesquelles, poursuivi par un monstre, on sent subitement les jambes se dérober. Un frisson le secoua. Des griffes lui déchiraient les entrailles et, par