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LE DERNIER SOIR

les paroles de Ninette y résonnaient comme un cristal. Et les yeux de Ninette, subitement revenus à la vie, à la gloire, lui souriaient parmi les étoiles, l’appelaient avec les astres. La tentation le prenait de se jeter au fond du gouffre pour disparaître, pour s’en aller. Peu importe, les chemins mènent tous à la mort… La terreur de penser au silence… au néant. Non, c’était absurde et c’était fou. Mais tant souffrir, tant souffrir Et Jacques revoyait les ruelles traversées, la Venise voluptueuse et insouciante dont la joie le harcelait. Oh ! quand on pleure, le rire des autres… Lui se hâtait, détournant la figure de ces gens qui passaient, ayant honte de ses larmes. Sa chambre, sa petite chambre. C’est après l’avoir louée qu’il avait connu Ninette, voici deux mois. Deux mois, cela suffit donc pour que l’on souffre le martyre ? Et dans la chambre la crise de larmes, les sanglots affolés. Sforzi survenant

avec ses encouragements de bon Terre Neuve,

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