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LE DERNIER SOIR

Clemente… Qu’ont-elles pour crier comme ça les folles ? Elles doivent attendre quelqu’un pour délirer ainsi… Sur les nuées, maintenant, des formes indécises, la tête renversée, joignant les mains, des morts, des apparitions décomposées et grimaçantes. Les unes, ont les yeux vides et des trous sanglants où rampent comme des vipères. D’autres se touchent les chairs et en font tomber la putréfaction. D’autres encore, radieux sous leurs voiles, et qui deviennent du sang à mesure qu’ils passent… Pitié, pitié ! Jacques tend les bras désespérément… Ce sont les morts du cimetière. Ils viennent comme les folles, chercher Ninette. Jacques en même temps peut-être ? Suis-nous, pauvre enfant, nous te dirons des phrases qui apaisent, des baisers qui consolent. Ding… dong… ding ! Mais, voilà que les cloches elles-mêmes deviennent fantômes et parlent. Elles enlacent Liéven et voudraient lui arracher la tête.. oui, la tête… ah ! ah ! un battant pour le bronze !..