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pour qui « l’univers est une machine où il n’y a rien du tout à considérer que les figures et les mouvements de ses parties ». Rien n’échappe au mécanisme universel que la pensée, radicalement hétérogène à l’étendue (1).

Donc, la lumière, pour Descartes, est un mouvement tourbillonnaire, mais — il faut bien le dire — Descartes ne constitua pas une bonne optique physique, car il y a, pour lui, transmission instantanée et « il ne peut, dit Verdet, de cette étrange notion déduire l’explication d’aucun phénomène (2) ».

Newton, dans son Optique, paraît hésitant entre la doctrine de l’ondulation et la doctrine de l’émission, et c’est, peut-être, ce qui rend cet ouvrage nettement inférieur à l’immortel Livre des principes. Quoi qu’il en soit des variations de sa pensée propre, les newtoniens se sont fermement attachés à l’idée d’émission : les corps lumineux émettraient des particules pourvues d’une pointe. Les milieux transparents seraient ceux que la pointe traverse, les réflecteurs seraient les surfaces sur lesquelles la pointe rebondit, comme une bille sur une bande de billard, et, soit dans la réflexion, soit dans la réfraction, les corpuscules lumineux suivraient toujours le plus court chemin, conformément au principe de mécanique appelé Principe de la moindre action (3).

Au commencement du xixe siècle, cette théorie