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1861

LIEUX SAINTS (AUTHENTICITÉ DES)

1862

privé, ne reçut jamais aucune consécration ollîcielle.

(ScUNKKMANX, Op. cil., p. 2lj8.)

Depuis lors, et malgré les menées des jansénistes qui alTeclcrenl de s’abriter derrière la robe blanche des lils de saint Dominique pour faire la guerre aux jésuites, les deux écoles ont gardé leurs positions. En 1700, en pleine querelle janséniste, parut à Louvain Uistoria congregatiunum de auxiliis, uuctvre Attg. Le Blanc, s. theuL. doctore, qui rééditait d’anciennes attaques en les aggravant de calomnies récentes ; il faut renoncer à discerner dans ce livre la part d’Hyacinthe Sehry, O. P., qui avait tenu la plume, et celle de Qubsnel, qui surveilla l’impression. Il lui fut répondu sous le pseudonyme de Tueodo-Rcs Eleutubhcs par Liévin db Mkyeh, S. J., Ilistariae conlroversiarum de auxiliis libri VI, Antverpiae 1700 ; et : llisturiæ controiersiarum de auxiliis… ah ohjectioniius H. P. U. Serry viudicatæ librt 111, Bruxellis, 1716.

Il est horsdedoutequedesmalentenduschroniques contribuèrent à perpétuer le débat. Les lignes suivantes peuvent en donner quelque idée. Sertilla>-GES, Saint Thomas d Aquin, t. 1, p. 265-206 (Paris, 1910) : c …Que de poussière n’a-t-on pas soulevé autour de ces deux mots : prémotion physique, el la plupart ne se sont pas rendu compte que, si l’on veut parla qualiûer l’action même de Dieu conçue comme en relation avec la nôtre, d’abord on oublie cette loi générale que les relations ne sont pas de Dieu à nous, mais uniquement de nous à Dieu. Ensuite on commet, en ce qui concerne le cas présent, une triple hérésie verbale. Hérésie quant au plan de l’action, qui n’est pas le plan o physique », mais le plan ontologique ; hérésie quant à sa forme, qui n’est pas proprement « motion », mais création ; hérésie quant à sa mesure, qui n’est pas temporelle (prae…), mais immobile et adéquate à l’éternité. Toutes expressions de ce genre employéespar les grands penseurs doivent se comprendre comme qualiûant l’effet de la transcendance divine, non comme introduisant celle-ci, même à titre premier, dans l’ordre des moteurs et des mobiles, par conséquent dans l’ordre temporel. »

Le Saint-Siège montra toujours un ^and souci de sauvegarder l’honneur des écoles en présence. Pour écarter toute idée d’une solidarité entre les thèses bannésiennes et les erreurs jansénistes, le pape Benoit XIII, O. P., donna, le 6 nov. 172^, à la requête du Maître général des Frères prêcheurs, le bref Demissas preces, où on lit : Magno anima contemnite. dilecti filii, calummias intentalas sententiis vestris, de gratia præsertim per se et ab intrinseco efpcaci ac de gratuila prædestinatione ad gloriam sine ulla prae^’isione méritai um, quas laudabiliter hactenus docuistis et quas ab ipsis SS. ItD. Augustino et Thoma se hausisse et verbo Dei Summorumque Pontificum et Conciliorum decretis el Patrum dictis consonas esse schola testra commendahili studio gloriatur. — D’autre part, pour empêcher qu’on exploitât contre les autres écolescedocumenlet d’autres émanés de Clkmbxt XI et de Clément XII, ce dernier pape, par la bulle Apostolicæ Sedis, 2 oct. 1733, déclara :.Ventem tamen eorumdem prædecessorumnostrorumcompertam habentes, nolumus aut per nostras aut per ipsorum laudes thomisticæ scliolae delatas, quas iterato nostro iudicio eomprobamus et confirmamus, quidquam esse detractum ceteris scholis catholicis diversaab eadem in explicanda divinae graiiæ eflicacia sentientihus, quorum etiam erga S. Sedem præclara sunt mérita.

Sur le fond des choses, on peut souscrire à ce jugement du cardinal Billot, De gratia Christi, p. 16, Prali, 1912 : £cce iam dudum, hoc est a qua tuor circiter sæculis, acriter disputaiur in scholis de concordia divinæ graiiæ cum libéra haminis arbitrio : dum alii in ea abeunt placila quæ ab aliis ut plane etersiva ipsius liberi arbilrii reticiunlur, et isti iicissim in easveniuntexplicationes quæ ab illis traducuntur tanquam ex adversa e^ersisac fundamentdliiim principiarum metaphysicæ et naluraïis thealagiæ de prima causa et primo molare Dea. Atque ita contrariarum disputationum nullus terminus reperitur, imo nec reperiendi aliquando spes ulla aljulget. ^

Sur l’ensemble de la controverse, voir surtout : A. Scbneemann, S. J., Controi-ersiarum de divinae gratiæ liberique arbilrii concordia initia et prairessus, FriburgiBrisgov., 1881 ; P. F. A. M. Dum’mermuth, O. P., 5. Thomas et doctrina præmotianis pitysicae, seu responsio ad li. P. Schneemann S. J. aliosque doctrinæ scholæ thomisticæ impugnatores. Parisiis, 1886 ; V. Frins, S. J., Sancti Thomæ Aquinatis U. P. doctrina de cooperatione Dei cum omni natura creata, præsertim libéra, Tlespansio ad H. P. F. A. -M. Diimmermulh, O. P., Parisiis, 1892 ; P. F. A. M. Dummermuth, 0. P., Defensia doctrinae S. Thomæ Aq. de præmotione physica, seu responsio ad R. P. y. Frins, S. J., Lovanii, Parisiis, iSgS ; Th. de RegnoD, S. J., Banes et Molina, Histoire, doctrines, critique, métaphysique, Paris, 1883 ; Bannésianisme et malinisme, Faris, 1890 ; Hipp. Gayraud O. P.. Thomisme et molinisme, Toulouse, 188y ; même titre, réponse au R. P. Th. de Regnon, Toulouse-Paris, 1890 ; H. Gayraud, 5ai/ ! < Thomas et le prédéterminisme, Paris, 1890.

A. d’Alès.


LIEUX SAINTS (AUTHENTICITÉ DES). — 1. Portée apologétique delà question. — II. Inventaire et critique des sources. — III. Le Calvaire et le Saint.Sépulcre. — IV. Le Cénacle. — V. Le Prétoire et la Voie Douloureuse. — VI. Bethléem,

— Vn. Xazareth. — VIll. Conclusion*.

I. Portée apologétique de la question. — Au pèlerin qui visite le pays où écut Jésus, on montre aujourd’hui le site précis d’un bon nombre des événements de la vie du Sauveur. L’authenticité de ces /.leujr 5ain ; lfs cour.nnts : pour les Reiæs, « B = Rrvuc Biblique : PEF= Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement ; ZDPV = Zeitschrift des deutschen Palæstina-Vereim.