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MOÏSE ET JOSUÉ

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« ) confirmation des privilèges sacerdotaux, JVuni., xvi-XTii.

— xri, l’J, 2 » ", 12-15, 25-34*, JE. — xvi, la. 2a : b,

: î-ll, IC 24*, 27a* 35 ; XTii, 1-28 (Viilg, vi, 3C-50 ; xtii, 

l-131, P.

t] Le serpent d’airain, Num., xxi, 4-9. — 4 « iï-9, E. — 4a « , P.

u) Le » puits de Béer, Num., ixi, lfi-18, E.

516. — B. Les miracles de Josité. — « Josué, ûls de Nun, était rempli de l’esprit de sagesse parce que Moise avait posé les mains sur lui. » (Deut., xxxiv, g). Tel est le jugement porté par l’auteur de la finale du Pentateiique sur le successeur de Moïse. Il n’est pas question de prodiges coninie à propos du libérateur d’Israël. De son côté, Ben Siracli, dans son Eloge des l’ères, signale sans doute une des merveilles dont nous allons bientôt parler ; mais il se plaît surtout à Aanter le courage de ce héros et à célébrer sa gloire (Eccli., XLvi, 1-8). De fait, Josué, dans les récits que contient le livre qui porte son nom, nous apparaît surtout comme un conquérant qui, sans négliger le recours à Dieu, met en œuvre les moyens humains les plus capables d’assurer le succès de ses entrejirises. Ce n’est pas à dire que les miracles n’aient aucune place dans sa carrière ; loin de là :

517. — a) Le passage du Jourdain, Jos., iii-iv. — iii, 1*, 5, 14a ; IV, 4, b, 71J, 20, E. — m 2, 3*, 4b*, 9-11*, 13-, t.5a. 16, 17 ; iT, Ib, 3*, 8*, 10-14*, D^. - iv, 19, P.

A) L’apparition divine, Jos., v, 13-15 (Vulg. 13-16). — 13, 14, E. — 15 additionnel.

C-) La prise de Jéricho, Jos., vi, 1-21. — 1012a*, 14a, s15a « , 16b, 17a, 18, 22-23*, E. _ J*j2*, 3aa, 5*, 7a, 8a, i, 9, 12b, li*, 15 » ?, ICa, 20a ?. 21, 24, D-’. Le reste, additions rédactionnelles de provenances diverses,

d) A Gebaon, l’arrêt du soleil, Jos., x, 9-14 D- avec additions (12-14 ?) de Rd.

S" Les miracles et les critiques

218. — La plupart des critiques étrangers à l’Eglise rejettent la réalité des miracles attribués à Moïse et à Josué ou. du moins, émettent des doutes graves à leur sujet. Pour un certain nombre d’entre eux, qui implicitement ou explicitement se réclament des principes du rationalisme, les récits de ces miracles se heurtent à des iuii)ossibilités qui rendent inutile toute discussion, tout essai de les élucider. WelliiAUSEN, par exemple, s’exprime sans ambages à propos des apparitions du Sinaï. Il }’a dans les relations des divers documents des impossibilités intrinsèques : ou ne saurait admettre que Dieu ait fait entendre sa voix, qu’il ait écrit de son doigt les préceptes sur les tables de jiierre’. D’autres critiques jirocèdent avec plus de précautions et d’égards. On sait (i/rf. sitpr. 38) comment Steurunaghl classe les traditions orales légendaires qui sont à la base des diveis documents de Vllexateiupie : il est facile d’appliquer cette classification au sujet qui nous occupe.

S19. — d) Un premier groupe de ces légendes mérite encore d’être qualifié d’/i/sïorj’^^He ; les traits les plus fondamentaux des événements sont sauvegardés, mais sont enveloppés de détails qui n’ont rien à voir avec la vérité. A propos de ce groupe, l’auteur signale précisément les légendes mosaïques. Dans ces traditions les faits ont été modernisés ; l’auteur emploie, à propos des tribus encore éparses ou de l’une d’elles seulement, un langage qui fait penser à l’unité nationale réalisée par la royauté une et indivise. C’est le cas de tous les récils de VExode qui nous montrent les fils de Jacob se mouvant dans une parfaite unité ; nous avons déjà vu ce qu’il fallait penser de ces appréciations. — h)En d’autres légendes historiques, la tradition a Idéalisé l’histoire ; là notamment où l’on pouvait et devait signaler

1. Cf. WELhHlvsEti, Die hrælitische…. p. 12-13.

des interventions providentielles de Dieu, elle a accusé les couleurs en faisant intervenir des miracles proprement dits. Certains d’entre ces derniers sont de pures fictions. C’est assez probablement dans cette catégorie que Wellhausen placerait les apparitions divines dont Moïse et Josué sont favorisés.

— c) En d’autres cas, des événements purement naturels sont embellis jusqu’à devenir des prodiges ; et Steuernagel cite le passage de la mer Kouge. En cette subdivision il faudrait sans doute placer : les plaies d’Egypte, les cailles et la manne, la mort subite des espions pessimistes en leurs rapports, les I)rodiges destinés à afiirmer les privilèges sacerdotaux, la lèpre de Marie, le passage du Jourdain, la l)rise de Jéricho, l’arrêt du soleil, peut-être aussi ces faits au caractère prestigieux à propos desquels nous voyons Moïse en lutte avec les magiciens de Pharaon.

230. — d) Nous faisons probablement bien longue la liste des épisodes rattachés aux légendes historiques ; plusieurs d’entre eux, sans doute, passeraient dans la catégorie des légendes semi-historiques, dans lesquelles le fonds authentique a subi des atteintes qui s’en prennent davantage à la substance même des faits. — e) Parmi les légendes des deux groupes qui précèdent, il en est qui entrent dans une série à part ; ce sont celles qui sont dites étiologiqiies et expliquent l’origine d’un usage, d’une désignation locale, etc. On y rangera les épisodes de Mara, de Massah-I’léribah, de Thabéera, de Oibroth-Hattaava, de Méribah, peut-être de Béer. — f) Enfin parmi ces légendes étiologiques, on fera une catégorie spéciale de celles qui e.rpliquent un usage, un symbole religieu.t : lutte de Moïse et de Yahweh, éclairant le rôle delà circoncision ; l’apparition de Yahweh gravant les préceptes sur les tables de pierre, légende destinée à fixer le caractère des deux pierres conservées dans l’arche ; efficacilé du sang de l’agneau pascal lors de la dixième jilaie ; épisode du serpent d’airain. — Et c’est ainsi que tous ces prodiges s’évanouissent en tant que faits proprement miraculeux.’6° Les miracles et l’exégèse catholique

221. — L’exégèse catholique ne se sent pas entraînée jiar des principes a priori à faire aux textes de telles violences et à leur jeter de pareils défis. Il ne lui en coûte pas plus de consigner un miracle, quand un texte le lui signale, ([ue d’enregistrer un événement d’ordre naturel. — Ce n’est pas à dire qu’elle s’interdise la critique, même austère, des documents, avant de recevoir leurs dépositions ; mais elle n’en appelle pas à l’impossibilité du miracle pour rejeter un témoignage qu’en d’autres domaines elle jugerait recevable. — D’autre part, quand elle retient les données des textes, elle n’éprouve pas le besoin d’en atténuer la portée.

222. — A. La critique des documents. — Aucun exégète catholique ne songe à nier que la critique littéraire puisse servir à préciser le sens des récits qui concernent les faits merveilleux. Mais, d’une part, les résultats des travaux réalisés en dehors de l’Eglise sont sujets à caution. D’autre part, les exégèles catholiques n’ont encore abordé ces problèmes (lu’avecune légitime réserve ; il n’y a pas encore, en ce domaine, de ligne de conduite véritablement tracée. C’est pourquoi nous ne nous aventurerons qu’avec précaution sur un terrain toujours glissant. Nous nous contenterons de donner quelques spécimens des conclusions de la critique littéraire dite indépendante et de montrer leur rejaillissement sur la présentation des faits eux-mêmes.

223. — « ) La première plaie : les eaux changées