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1887

PENTATEUQUE ET HEXATEUQUE

1888

Au xvK siècle, [lour la première fois, des doutes sérieux fureal soulevés sur l’origine mosaïque du Pentaleuque. Ainsi Gahlostadt(Andrb Bodkxstbin), dans sou opuscule De canoiiicis scripturis, éd. Wilteuiberç, 15ao, § 85, écrit : « On peut soutenir que Moïse n’a pas composé les cinq livres, cap après la sépultiu’e de Moïse, le 1Il du discours n’est pas interrompu, et Moïse n’est plus ht. i D’autres admettent du moins que Moïse n’a pas écrit tout ce que nous lisons dans lePenkateuque. Ainsi AxoréMasius (Maks, } lô^i), fosiæ imperaturis Uisturia iHastrata atque ejrpLcata, Antverpiae, 15^4, præf., a (mis à l’index en 1696, donec corri^atur) dit : « Quin ipsuui etiam Mosis opus, quod vocant pentateucLion, longo poat Mosem tempore inleriectis saltem hic illic verborum ac sententiarum elausulis veluti sarcitum atque omniiioexplicatius reddilum esse. » Assertion semblable chez Bi.noit PkrkihaS.I, , Comin. m Gen., I, 13 sq., Lugduni, iSg^, et Jacijoes Bonfrérb, S. I., Comm. in Penlat., 33, 98, Antverpiae, 1626.

Puis d’autres vinrent, qui allirmèrent que l’ensemble du Peutateuque, ou du moins une grande partie, a été composé après le temps de.Moïse. Notamment Isaac og LA Pbyrkrk (-j- iGj6), qui soutint que le Peutateuque a été coiu ; >ost ; , d’après des documents mosaïques, à une date postérieure : Srsieiiia tlieolugicuin exPræadamitarum hypotliesi, IV. viii, 16.')5 ; Baruch Spinoza ('f' id")"]), qui voit dans le Penlateuque une compilation faite par Bsdras, d’après des documents anciens nombreuxet dispersés, Tractatus theolofiicopuliticus, c. a-iii si|q., Hamburgi (plutùt Amstelodaini), 1670. Combattu par D.UuBT, /Jemi(Kstratio ei’aiigelica, IV, xiv, 6, p. 179 sqq., ed. Francofurti 1722. Richard Simo.n (né 1638, oralorien jusqu’en 16 ; 8, -{ 171a) distingue dans le Pentaleuque les Lois, qu’il attribue à Moïse, et Vhisloire, due en grande partie aux prophètes. Histoire critique du Vieux le i ta 'lient ; Paris, 1698 ; Rotterdam, 1685 (Voir H. Margival, Richard Simon et ta critiqua liiblique au XVII' sii’cle, Paris. 1900 ; F. Stitmmkr, nie Hedeutun^ Richard S miiris jUr die Pentateiichkritik ; A.T.Uche AOhandluugen, éd. I. Nikel, 111, 4, Mlinster, igiï). Richard Simon fui combattu par lOANNES Glkkicus (Lbclkrc, -{-1730), qui rapporta l’origine du Pentaleuque au temps de l’exil à Babylone, Seiitimens do quelques théologiens de Hullande sur V Histoire critique du Vieux Testament, Amsterdam, 1 685.

Le premier fondement scieutiGque de la t Hante critique B fut jeté par Jean.sthuc (-j- 1766), médecin de Louis XV. Conjectures sur les mémoires originaux dont il paroit que Morsit s’est servi pour composer le Livre de la Genèse. Bruxelles, 1753. Astrue remarqua que dans la Genèse (v.g.c.i) on trouve tantôt le nom divin Elohim, tnnlôt laltve ; il en conclut que Moïse, pour la composition de ce livre, a utilisé deux documents écrits, Vélohiste (X) elle iahviste (B) ; plus environ neuf sources secondaires et d’un usage plus restreint ; ainsi C= ; document où ne figure pas le nom de Dieu ; i>^ : document renfermant l’histoire des autres nations,.insi créa-t-il V’hypothi’se documentaire, que d’ailleurs il proposa comme seulement probable, se déclarant prêt à la rejeter si elle allait contre la vérité de la loi.

A la lin du xviii » siècle, lo. Eichhorn (-j- 1827) étendit la théorie à tout le Pentaleuque (Mosis ^achrichten von der Xoachischen Fiat ; Bibl. u. Morgenlàndische l.iteratur, , 1779 ; Einleitung in das A.T., Leipzig, 1780 — 3. — Eichhorn a connu les conjectures de Astrue ; voir article île M. Siemens, Z. S.f, A.T.Uche U’issenschaft, XXVIU, 221-223 [1908]). Eichhorn enseigna que les cinq livres de Moïse ont été compilés d’après deux documents au moins ; dans

ses trois premières éditions, il accorda que Moïse lui-même est l’auteur du Pentaleuque, mais dans la quatrième (18a3-4) ' admit que le Pentaleuque a été compilé, d’après des documents émanés de Moïse et de ses contemporains, pa.- un auteur plus récent.

De cette théorie sont nées trois hypothèses ppinci |)ales :

i) Hypothèst des fragments : le Pentaleuque est formé de nombreux fragments assez mal asseiablés ; d’où tant de lacunes et de contradictions. Opinion proposée par A. Gbddes ({- 1802), Ecossais catholique (/Ae //yj>- BifcZe or (/le fiuovi accounted sacred br Jeivs and Christians. I. Pentateuch and Josua, London, 1792 ; Critical Remarks on the Pentateuch, ib., 1800). Suivie par Sbvbrin Vatbr () 1826) (Commenttir iiber den Pent., Halle. 1802-1805. T. lU, 393 sqq., avec version de l’ouvrage de Geddes. Vater admet 39 fragments, réunis au temps de l’eïil) ; par GoiLLAUME ub Wbtte (7 1859) (Seitràge zur Einleitung in das.4.r., ll. Kritik der isrælitischen Geschichte. i. Kritik der mosaischen Geschichte. Halle, 1807).

2) H. EwALD (-j- 1875) ayant démontré, par l’unité du Pentaleuque, l’impossibilité de cette hypothèse (flie Komposition der 6'e ; ies/s, Braunschweig, 1823), on lui substitua Vhypothàse des compléments. Elle admet une source primitive unique (Griindschrifiy, composée par des prêtres au xi' ou x' siècle : c’est V Eloliiste.ÎA&xs la narration présentait beaucoup de lacunes ; un auteur plus récent, qui appelait Dieu lahvé — le lahviste — l’augmenta de suppléments. .insi F. Blbbk (-]- 185y). De libri Genesis origine atque indote historica obsertationes, 1836 ; Fa. TocH (j- 1867), Kommentar liber die Genesis, Halle, |838, i.xxii sqq. De Wettb a souscrit à cette hypothèse dans les 5 » et 6 » éditions de son Lehrbuch der historischkrilischen Einleitung in das A. T., Berlin, 1840 et 184, ^.

3) H. Hui-FBLD ("j- 1866) entreprit de prouver que VElohiste n’est pas une source unique, mais résulte de la combinaison d’au moins deux documents, le Code sacerdotal (P. — Nom créé par Eicbborn pour désigner le Lévitique), et un document historicoprophéiique. />( « Quellen der Genesis und die Art ihrer /.iisammcnsetzung, p. 85 sqq., Berlin, 1853. —.vant Hupfeld, K. D. Ilgex (-]- 1834) avait proposé un système semblable dans : Urkunden des Jerusalemichen Tempelarchivs in ihrer Urgestalt, Halle, 1798. Th. NoELUBKB, L’ntersiichtingen zur Kritik des A. T., 1-149. K’el, 1866, ajouta que le lahvisteest une source indépendante de l’Eloliiste. Ainsi prévalut, sur l’hypothèse des compléments, la nouvelle hypothèse des documents, admise aujourd’hui par la presque unanimité des critiques protestants. En 1833, Ed.RKUss (j- 1891) exposa dans ses leçons piivées que ni chez les prophètes ni dans les premiers livres historique", de l’A. T. on ne trouve trace de la Loi, d’où il conclut qu'à cette date elle n’existait pas encore. Le premier noyau de toute la législation fut le Dentéronoine, publié sous le roi Josias (vers 622 av. J.G.) ; voir IV Reg., xxii.S sqq. ; le code sacerdotal (loi lévitique ) fut élaboré au temps de l’exil par Ezéchiel et l'école sacerdotale ; enfin tout le Pentaleuque fui compilé au temps d’Esdras (vers 4'14 av.J.-O.). A démontrer par arguments scientiliques cette théorie, s’appliquèrent K. H. Graf, auditeur de Reuss (f)ie geschichtlichi-n Biicher des A. T., Leipzig, 1866 ; voir aussi Mkrx, Archiv, f. wissenschaftl. Erforschungdes ^. T., I, 366, 477, Halle, 1869), et d’aulres (ainsi A. ICubnbn, Historischkritisch onderzoek naar het ontstaan en de verzameling van de boeken des Oiiden Verbonds, Leyde, 1861-5 ; Irad. allemande par Th. Weber, Leipzig, iSSS-iSgo ; Aug. Kaysbr,

1.