Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 4.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Î27

QUIÉTISME AU XVII » SIÈCLE

528

II. Sur lk feu du purgatoire et la controvbrsb

AVEC L « s EoLISICS BBKCQOM,

A. Théologie orthodoxe. J. Kimmel, Libri symboliciEcclesiæorientalis, léna, 1 8’( 3 ; W.Gasl, Symbolik der gricchischen Kirciic, Berlin, 1872 ; F.Kat-TKNnusc. ii Lehrbuch der vei’gleichenden Confessions hunde. Fribourg-en-Brisgau, 1892, t. I ; La Confession de foi de Chrysanllie, dans Petil-Mansi, Ampliss. Concil. coll., t. XXXVII, col. 887 sqq. ; Fortbscub, Orthodox Eastern Churcli, Londres, 1907.

Macairb, Introduction à la théologie orthodoxe (trad. par un Russe), Paris, 1809 ; Théologie dogmatique orthodoxe, Paris, 1 809 ; V. Loch, Das dogma der gricchischen Kirche vom Purgatorium, Ratisbonne, 18’( : > ; Perpétuité de la foi catholique, éd. Migne, 184 1, t. III, col. G57 sqq ; M Jugik, La peine temporelle due au péché d’après les théologiens orthodoxes, dans Echos d’Orient, 1906 ; Voir aussi l’article Grecque(Eglise) dans le Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, t. H, col. 375 sqq. ; C- DlOVOUNIOTIS, ’H jj.éir, xaràffrocffi ; Tfflv <pvx Gv, Athènes, 190 : 1 ; Documents relatifs au Concile de Flo~ rence. I. La question du Purgatoire à Ferrare.

Documents i-vi. Textes édites et traduits par S. E. Mgr Louis Petit, archevêque latin d’Athènes (Patrologia Orientalis, edd. R. Graffin-Nau, t. XV, fasc. 1), Paris, 1920. B. Théologie catholique :

Arcudius, De pur gatorio igné adversus Barlaam, Rome, 1637 ; Léo Allatius, De utriusque Ecclesiae occid.atque orient. perpétua in do gmate de Pur gatorio communione, Cologne, 1648 ; Lbquien, Dissertationes Damascenicae, v. De Purgatoi io, P. G., XC1V, 194, 350, 367 ; Libère db Jésus, Controersiae dogmaticae, t. II, De Pui gatorio et suffragiis, Milan, 1743 ; J. B. Bauer, Argumenta contra orientaient Ecclesiam ejusque synodicam Encyclicam. Innsbruck, 1897 ; Palmibri, Theologia dogmatica oithodoxa ad lumen catholicæ doctrinæ examinata et discussa, t. I, Florence, 191 1 ; A. Michel, art. Feu du purgatoire, dans le Dictionnaire de théologie catholique, t. IV, col. 2246-2261 (1912). A. d’Albs. La Question du Purgatoire au concile de Florence en 1428, dans t Gregorianum », 1922, t. III, p. 9 sqq.

Paul Bernard.

Q


QUIÉTISME AU XVIIe SIÈCLE

I. — Idée générale du quiétisme

Selon une analyse exacte, deux facteurs sont indispensables à l’action méritoire de la vie éternelle : la grâce de Dieu, la liberté de l’homme. La grâce manquant, l’action n’est pas surnaturelle ; la liberté manquant, l’action n’est pas méritoire. L’accord de la liberté et de la grâce est un mystère, mais cet accord est réel. Tout système théologique qui le compromet est inadéquat au problème. Le vice essentiel du quiétisme est de diminuer, jusqu’à la supprimer entièrement, In part d’activité nécessaire à l’action bonne.

Il y a deux quiétismes, l’un qui se borne à un système de prière mentale, l’autre qui s’étend à la conduite chrétienne en général. Historiquement et théoriquement, ils sont distincts ; assez ordinairement, la pratique du premier a amené la pratique du second.

Qu’il s’agisse de raison oudeconduite, le quiétisme trace la même loi : repos, inertie des puissances, dans lame au repos et inerte, Dieu opérera tout. Par une confusion singulière, le quiétisme assimile l’âme de l’adulte à l’âme d’un enfant non parvenu à l’âge de discrétion ; il prétend décalquer, dans la vie quotidienne du commun des chrétiens, la passivité qui transitoirement s’observe dans les extatiques ; il transforme et déforme la règle suprême de l’oubli de soi et de l’abandon à Dieu, si fortement inculquée dans l’Evangile. A en juger sur les apparences, le quiétisme est une humilité qui s’anéantit devant la souveraineté divine. Il est, en réalité, la mise à part orgueilleuse d’une élite, en marche vers un état de perfection illusoire, où, l’ascèse étant abolie sinon le Décalogue lui-même, l’âme finit par s’abandonner à la violence des passions comme à une inspiration du ciel.

Quiétisme et ascèse : deux mots s’opposant et s’excluant ; ils expriment deux conceptions contradictoires tle la vie chrétienne.

II. — Bref rappel des hérésies antérieures au XVIIe siècle, ou l’on trouve trace de quiétisme

Les théories des gnostiques, des manichéens, des cathares, des bégards et des fratricelles offrent de nombreux points de divergence. Non seulement les circonstances de temps, de lieu et de personnes diffèrent, mais aussi le point de départ et la systématisation de l’erreur. Entre ces hérésies, pourtant, il y a une parenté.

Saint [renée et saint Epiphane sont assez brefs sur les gnostiques, dont il y a eu, d’ailleurs, plus d’une sorte. Les idées manichéennes nous sont connues par les copieux détails que nous en offre saint Augustin dans ses Confessions et d’autres ouvrages de lui. Bien que les nombreux décrets synodaux qui visent les cathares soient plus exprès à les condamner qu’à définir avec exactitude leurs erreurs, nous savons pourtant que ces erreurs rappellent celles des manichéens. Pour nous renseigner sur les bégards et les fratricelles, nous avons quelques décrets du concile de Vienne (13n) et les actes de Jean XXII.

Et au besoin le livre de Ruysbroeck sur les quatre tentations nous instruirait sur les Frères du libre esprit.

De tous les éléments venus jusqu’à nous sur ces rêveries anciennes, nous pouvons conclure qu’elles offrent un point commun, à savoir, le relâchement de mœurs autorisé par un prétendu système de perfection, un laisser-aller justifié par un prétendu dessein de Dieu.

III. — Le quiétisme au XVIIe siècle

Sur le quiétisme au xvn siècle, nos renseignements sont incomparablement plus abondants et plus sûrs L’erreur prend corps en des livres imprimés ; et les principaux de ces livres ont été répandus à foison. Des polémiques parfois retentissantes ont précédé les condamnations portées finalement par l’Eglise. Par là nous sommes instruits.