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REFORME

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the English Chureh in the reigns of Elizabeth and Jamesl ; Walton : Life of Ilooker ; Law : Jesuit-i and Secularsel The archfriest controversy ; Hardvvick : History of the Articles.

VI — Bègues de Jacques l" et de Charles 1" : Les documents pour toute cette période sont très abondants dans les State papers, les collections de documents déjà cités, les histoires générales ; les vies des évêques, tels que Laud, Williams, Juxon, Wren, les œuvresde Laud, les State trials (pour le complot des poudres et Garnet) sont des sources très précieuses, ainsi que les Strafford papers. Trois livres récents seront très utiles pour guider les recherches sur cette période : Gardiner : History of England ; W. H. Hutton : A history of the English Chureh from the accession of Charles I"’to the deatk of Queen Anne ; Hackett : Scrinia reserata. On trouvera dans les notices du Dictwnary of National l/iography, consacrées aux personnages catholiques, l’indication des sources qui permettront d’étudier la situation morale et matérielle des catholiques anglais.

VII.

J. TrÉSAL.

— LE PROTESTANTISME ALLEMAND

MODERNE

Il ne s’agit point, clans les pages qui suivent, de retracer les évolutions du protestantisme allemand à travers le dix-neuvième siècle et le premier quart du vingtième. De ces évolutions, nous nous occuperons, mais seulement pour faire comprendre l’état actuel du protestantisme en Allemagne et pour éclairer le tableau que nous souhaitons d’en tracer.

I. Une solution du conflitentre « supranaturalistes » et rationalistes : le subjectivisme. L’étape de Schleiermacher. — Jusqu’à la lin du dix-huitième siècle, entre « supranaturalistes » et

« rationalistes », entre les adeptes de la foi au surnaturel

et les théologiens déistes qui dans l’enseignement chrétienne s’attachaient qu’au domainede la religion naturelle et qu’aux disciplines de la morale naturelle, quelque chose de commun subsistait : c’était la foi dans une vérité objective, la croyance en un être transcendant, extérieur et supérieur à l’homme, et qui s’était fait connaître à lui. Ils étaient tous d’accord qu’il s’était fait connaître par les lumières de la raison ; et les supranaturalistes ajoutaient : u et par les lumières de la révélation ». Les uns et les autres professaientqu’une véritéexistait, en dehors de l’homme, une vérité qui était son bien, qui était son privilège, une vérité pleinement indépendante de l’intelligence humaine, une vérité qui s’imposait du dehors et qui, pour être, n’avait pas besoin d’un esprit humain qui la conçût. Tous saluaient, comme source de cette vérité, la « lumière naturelle » dont parle le début de l’Evangile selon saint Jean, el qui éclaire tout homme venant en ce monde ; et les supranaturalistes glorifiaient, comme une autre source, ce Messie révélateur qui disait à ses auditeurs de Palestine : « Avant qu’Abraham ne fût, je sais ».

En définitive, les deux écoles discutaient entre elles sur le contenu du Credo religieux. El Lkssing, sentant que les disputes devenaient âpres, fit un Jour remarquer que « lors même qu’on ne serait pas en étal de réfuter toutes les objections contre la Bible, la religion demeurerait intangible dans le cii’iir de ceux des chrétiens qui ont acquis un sentiment intime dp ses vérités. » Ce fut là, a écrit M. Adolphe Harnack, « une phrase éinancipatrice », et dansces lignes, en effet, toute une révolution théo logique était en germe. Pourquoi continuer de discuter sur les prophéties, ou sur les miracles, ou sur l’inspiration biblique ? Ces discussions commençaient d’apparaître comme d’oiseuses chicanes d érudition, indifférentes à la vie religieuse. La religion, expliquait Schlbibrmachbr à la veille du dix-neuvième siècle, dans ses Discours sur la religion, est le sentiment personnel du contact avec Dieu. A la faveur de cette définition, il semblait que les variations des Eglises réformées pussent se voiler, que leurs déchirements pussent se cacher, puisque eniin, dans ces Eglises, tous s’accordaient sur la hauteur morale et religieuse du Christ ; on pouvait dire, dès lors, que c’est par son expérience séculaire de la personnalité du Christ que la communauté chrétienne s’était formée, maintenue, cimentée ; et que cette expérience, c’était la foi.

Mais dans cette phraséologie nouvelle, les antagonistes de la veille trouvaient occasion pour de nouveaux débats. Si l’expérience suffit, qu’est-il besoin de théologie ? disaient les anciensreprésentants de l’état d’esprit rationaliste. Les vieilles croyances traditionnelles, les vieilles formules dogmatiques, ne sont-elles pas partie intégrante de l’expérience de la communauté chrétienne ? ripostaient les anciens représentants de l’état d’esprit supranaturaliste. Et de rechef, entre orthodoxes et ceux qui commençaient à s’appeler les libéraux, les luttes s’exacerbaient.

Une théologie de conciliation, celle du Mittelpartei, cherchait à jouer un rôle pacificateur, en faisant observer, conformément aux doctrines de l’hégélianisme, que les dogmes n’étaient que des symboles forcément approximatifs (Vorstellungen), et qu’au delà et au-dessus, il fallait s’élever jusqu’à l’idée (liegriff), et qu’en saisissant cette idée, la certitude, de subjective qu’elle était, deviendrait objective. La théologie, ainsi conçue, comportait une infinie souplesse d’interprétation ; l’esprit avait le choix entre divers stades sur le chemin de la vérité ; tous les stationnements étaient licites ; licites aussi, tous les élans ; le mysticisme de Schleiermacher et la spéculation de Hegel, agilement combinés, préparaient l’avènement d’une ère Idéologique durant laquelle la religion, au lieu d’être tout d’abord le résultatd’une avance divine et la manifestation d’une grâce divine, serait tout simplement une élaboration, purement immanente, se déroulant au fond des consciences religieuses.

La même évolution subjeclivisle se produisit dans le domaine de l’histoire religieuse. On ne demandait plus : Que valent Les livres Saints ? dans quelle mesure l’inspiration de Dieu les anime-t elle ? On avait d’autres façons de poser la question. Puisque la religion devenait un fait de conscience, individuelle ou collective, on cherchait dans ces livres augustes un témoignage de la conscience religieuse des générations qui les avaient élaborés etqui s’y étaient complu, un document surla religiosité deces générations. Insensiblement, ainsi, on se mettait aux antipodes des positions théologiques autrefois prises par Luther. Dans les Livres Saints, Luther écoutait parler Dieu ; que les commentaires traditionnelsde l’Eglise essayassent de se mêler à cette parole, Luther les évinçait comme des intrusions. CequeDavid Strauss, au contraire, écoute et entend dans les Evangiles d’où il tire sa Vie de Jésus, c’est la conscience religieuse populaire de la génération contemporaine du Christ ; ce que Baur cherchedans les Actes des Apôtres et les F. pitres, ce qu’il se flatte d’y trouver, c est un document sur les divergences primitives de la communauté chrétienne. Je ne veux plus rien d’humain comme source de la foi.avaiten substance pro-