Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/105

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Le gars, qui n’aimait pas plus l’eau chaude que l’eau froide, ne mit point le doigt dans la cuve. Il y trempa les dents d’une fourche qui nécessairement ne se plaignit point.

Voyant cela, il prit sa mère à moitié morte dans son lit, et la déposa dans un bain d’eau bouillante.

La bonne femme faisait des grimaces épouvantables et le gars disait : « Ça lui fait tout de même du bien, car la v’la qui rit. »

Les voisins arrivèrent et s’empressèrent de retirer la vieille du bain ; mais il était trop tard, la bonne femme était cuite.

— Comment ! malheureux, dirent-ils à Pelo, tu as tué ta mère.

Nennin[1] ben sûr ; j’s’avais ben que memin[2] ne m’aimait point, c’est un tour qu’elle a v’lu[3] me jouer.

(Conté par le père Constant Tual, couturier à Bain.)
  1. Nenni.
  2. Maman.
  3. Voulu.