Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/16

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Cet arbre était autrefois au village de la Hallatais.

Une vieille avaricieuse, qui convoitait la succession de l’un des siens, rendait de fréquentes visites à saint Amand et le priait d’exaucer ses vœux.

Le parent mourut ; mais par testament il légua tout son bien à d’autres qu’à l’avare.

La bonne femme furieuse s’en alla trouver saint Amand, dans l’église de Pipriac, et l’apostropha ainsi :

« Failli bezillier, tu n’as jamais ren valu ; du temps que tu étais au village de la Hallatais, tu donnais des bezilles que les cochons ne voulaient seulement pas manger ; et à cette heure que te v’la saint, tu fais des embarras, mais tu n’en vaux pas mieux ! Il fera chaud, sois-en sûr, quand je reviendrai te demander quelque chose et t’apporter des offrandes, vilain bezillier. »

Une fois soulagée, la vieille sortit de l’église en maugréant et regagna son village.