Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/188

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C’était tout ce qu’il avait pour le couvrir.

Le petit homme, pas plus haut que le genou d’une personne d’une taille ordinaire, paraissait bien vieux, bien vieux, et riait en ouvrant une bouche d’une grandeur démesurée.

Quand le cavalier approcha de lui, il l’interpella ainsi :

— Père Richard, si, toi, tu as bu tout ton soûl aujourd’hui, ton cheval, lui, n’a guère mangé, car il n’avance point.

— Tu ne serais pas capable de le suivre, failli mousse.

— Parions que si. Le premier rendu à la mare là lin, va tantouiller l’autre dedans. Est-ce convenu ?

— Accepté, dit le bonhomme, qui talonna son cheval.

Mais quand il arriva à la mare, le nain l’attendait. Sans lui laisser le temps de descendre il empoigna le courou de pochées par un pied, l’attira à lui, avec une force extraordinaire, et le trempa dans l’eau tant qu’il put.

— Ma revanche, dit le pauvre diable tout mouillé.