Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/21

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devant la voiture dans laquelle j’étais avec des amis, la voiture versa et un camarade fut tué.

— C’est un malheur bien regrettable, en effet ; mais le pauvre lapin n’y était pour rien.

— Ah ! vous croyez cela ? s’écrièrent ensemble le conducteur et le militaire.

Cette conversation venait à peine de prendre fin, lorsqu’une masse noire passa devant les yeux du voyageur. C’était le militaire qui était projeté dans le fossé ; le cheval venait de s’abattre, le conducteur était par terre, et le seul être — qui n’avait pas vu le lapin — était resté à sa place dans la carriole sans avoir aucun mal.

Le militaire avait un pouce démis, le conducteur était contusionné, le cheval couronné, les traits brisés et le voyageur et le militaire durent continuer la route à pied. Ils arrivèrent cependant à temps pour prendre le train, maudissant le lapin, cause de tant d’accidents.

(Conté par M. Fenaut, de Rennes, auquel est arrivée la présente aventure.)