Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/249

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c’est seulement hier à la ressiée qu’elle a cessé de manger sa soupe.

— Je vais vous faire une ordonnance, et vous irez au bourg chercher des remèdes chez le pharmacien.

Le médecin qui n’ordonne pas de prendre des bouteillées est un mauvais guérissou, on ne va pas le chercher deux fois.

Notre paysan effrayé tout de même de l’état de sa bonne femme, qu’il aimait à sa manière, s’empressa d’aller quérir les médicaments, qui, supposait-il, devaient la guérir.

Malheureusement il rencontra dans le bourg des amis auxquels il fit part de ses peines et qui, pour le consoler, l’emmenèrent au cabaret.

Comme le chagrin était réel et que le bonhomme pleurait toutes les larmes de son corps, on le fit boire tant et tant que la journée s’écoula sans qu’il songeât à rentrer chez lui.

Le soir venu, il partit cependant pour son village, et lorsqu’il arriva, on lui apprit que sa femme était morte.