Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/327

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dormit et n’entendit pas le bedeau fermer les portes.

Lorsqu’elle se réveilla, il était minuit. Elle vit un prêtre s’avancer vers le maître autel et allumer les cierges. Il était revêtu des habits sacerdotaux, comme pour dire la messe, et avait la figure couverte d’un voile.

Il regarda dans l’église et dit : « N’y a-t-il pas quelqu’un ici pour répondre ma messe ? »

La femme épeurée s’était cachée dans un confessionnal.

Le prêtre, n’entendant aucune réponse, poussa un long gémissement, éteignit les cierges et disparut.

Le lendemain matin, Marie Chesnel alla raconter au curé ce qu’elle avait vu.

Le curé lui répondit : « Merci, ma fille, j’enverrai la nuit prochaine le choriste dans l’église. »

L’enfant y alla et répondit la messe du mort. Ce dernier lui dit : — Tu m’as délivré du Purgatoire. Voilà vingt ans que je viens ici toutes les nuits pour achever une messe interrompue de mon vivant, sans trouver per-