Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au mois de février 1896, il dit qu’il fallait faire une procession dans l’église de Bain, et il écrivit à ses sœurs, qui étaient domestiques au loin, de venir se joindre à eux.

Elles obéirent, et le père, la mère, les sœurs, l’insensé et des voisins s’en allèrent tous à la suite les uns des autres du village à la ville. Le fils M… marchait en tête ayant de l’eau bénite dans une assiette et une branche de buis à la main. Il faisait le simulacre de bénir tout ce qu’il rencontrait sur son chemin : les passants, les arbres, les animaux.

Ils arrivèrent ainsi à l’église laissant sur leur passage tout le monde étonné d’une pareille mascarade.

Il leur fallait, disaient-ils, pour être guéris, toucher le pied de la bannière.

On les chassa de l’église et ils allèrent dans le cimetière bénir les tombes.

Les M… avaient laissé grandes ouvertes les portes et les fenêtres de leur maison pendant leur absence.

Une enquête fut faite par la gendarmerie et les jeunes filles, placées comme domestiques dans des fermes éloignées, déclarèrent que