Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/51

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village de la commune de Domloup revenait de demander l’aumône, un bissac sur le dos. En passant devant la demeure d’une de ses voisines qui, à ce moment, jetait du blé noir à ses poules, il dit en tendant son bissac :

— Donnez-moi une écuellée de grain, j’en ai plus besoin que vos poules.

— Non, répondit la femme, vous avez du pain dans votre bissac et mes poules n’ont rien dans le jabot.

— Vous vous en repentirez, grommela le mendiant en s’en allant.

Dès le lendemain, en effet, la fermière trouva une poule crevée au pied du perchoir sur lequel couchaient ses volailles.

Le surlendemain, pareille chose se produisit, et ainsi de suite les jours suivants.

Lorsqu’il ne lui resta plus qu’une poule, l’infortunée fermière se décida à envoyer, non pas une écuellée, mais bien une mesure de blé noir à son voisin.

À partir de ce jour, elle put regarnir sa basse-cour, les poules ne crevèrent plus dans le poulailler.