Page:Adolphe Orain - De la vie à la mort - Tome second.djvu/53

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de Vitré, un homme appelé Pierre Beaugendre avait, lui aussi, le pouvoir de conjurer les sorts.

C’était un affreux petit nain, d’une laideur repoussante, couvert de vermine, parcourant la campagne habillé d’une peau de bique, hiver comme été.

Il portait sur l’épaule une grande latte à laquelle étaient clouées trois autres petites lattes, de grandeur inégale, la plus petite étant au sommet.

À ces divers bois étaient fixés des crochets auxquels pendaient des taupes presque toujours en putréfaction.

Quand on rencontrait Pierre Beaugendre par les chemins il fallait le fuir, en se bouchant le nez, tellement sa marchandise et lui-même exhalaient une odeur épouvantable.

Les animaux ainsi promenés avaient été l’objet de la part du nain de conjurations et de pratiques de sorcellerie dont celui-ci gardait le secret.

Il les portait de village en village, de ferme en ferme, pour les vendre aux ensorcelés qui avaient recours à lui.